C’était le week-end du 25 au 27 novembre dernier. Une première expérience en région, de nouvelles modalités d’action collective et de plaidoyer, un groupe nombreux et qui compte poursuivre… quelques mots sur ce premier évènement.
Nous avons initié, avec le réseau des Centres Sociaux (URNACS) et l’association Aequitaz, une expérience nouvelle autour de l’auto-organisation par les jeunes, de l’action collective et du portage de revendications et de luttes.
Le Freedom Summer a été proposé par l’association Aequitaz, visant à soutenir le pouvoir d’agir de personnes vivant des situations d’inégalité. Inspiré de références historiques au mouvement des droits civiques mené aux États-Unis, il porte sur la lutte contre les discriminations racistes. Le projet a été réfléchi et animé conjointement entre nos trois structures, pour initier une démarche locale mais aussi capable de se relier à d’autres collectifs de jeunes, ailleurs en France. Même s’il a démarré en hiver, nous avons choisi de garder ce nom pour conserver sa dimension historique et symbolique.
A l’origine de la démarche
Interpellés par le mouvement Black Lives Matters aux Etats-Unis, l’interpellation violente de Michel Zecler en France. Choqués, interloqués par les témoignages récurrents de jeunes lors des Parlements Libres qui nous disent ne pas pouvoir s’asseoir en terrasse, être systématiquement pistés par un vigile dans le supermarché à cause de leur couleur de peau ou leur quartier d’habitation. Conscients que le racisme blesse aussi en silence par le refus d’un emploi, d’un logement, des orientations scolaires stéréotypées… Nous proposons aux jeunes intéressés par ces questions, au travers du Freedom Summer, d’élaborer réflexion et action collective.
Les objectifs de ces premières journées
- Se rencontrer et s’allier entre jeunes issus de différents points de la région
- Comprendre la question des discriminations racistes en s’appuyant sur nos expériences respectives et la rencontre d’associations et d’élus engagés.
- Partager ou inventer ensemble des modes d’actions pour faire reculer ces injustices.
- Rejoindre ou initier une action collective sur la question. Nous souhaitons et nous nous organisons pour que la voix des jeunes victimes de discriminations racistes soit entendue.
- Se former à l’action collective, acquérir des compétences pour être les leaders démocratiques de demain
Retour sur l’expérience collective de novembre
- En l’espace de 4 semaines, des jeunes et des résidences de notre réseau se sont rapidement mobilisés. Cette mobilisation a dépassé les prévisions (initialement un groupe de 20 participants), et 25 jeunes de la région sont venus à Bordeaux, issus de 7 départements.
- Le programme du week-end a regroupé : de l’apport réflexif sur les discriminations racistes (de quoi parle-t-on ?), le partage d’histoires vécues et de témoignages de discriminations subies, des expériences transformatrices au travers du théâtre-image, la rencontre d’élus (Ville de Bordeaux), l’élaboration de plusieurs actions collectives menées dans la ville : porteur de parole sur les quais, théâtre invisible, sondage des habitants.
- La rencontre avec Radouane-Cyrille Jaber, élu à la Mairie de Bordeaux délégué aux discriminations, a suscité réactions et interrogations des jeunes, et la volonté conjointe d’aller plus loin. Il a été acté de travailler plus loin ces questions, entre le collectif de jeunes et la Ville (mission autour des discriminations ethno-raciales, futur Printemps des Expressions)
- Le groupe a créé les conditions pour se revoir et poursuivre la mobilisation (création d’un groupe Whats App, dates futures pour se revoir, premières actions visées).
La volonté des jeunes présents et de nos trois structures est aussi de se relier aux Freedom Summer initiés à Marseille et Lyon, pour faire collectif et s’allier dans la mobilisation.