Le lundi 20 juin 2024, l’URHAJ Nouvelle-Aquitaine et l’UNHAJ étaient présentes à Niort lors de l’Assemblée Générale de Cap’ Habitat Jeunes (anciennement L’Escale) pour défendre la cause de notre adhérent face à la décision de la Communauté d’Agglomération Niortaise de confisquer le projet initial de résidences sociale Foyer de Jeunes Travailleurs, appelé aussi Habitat Jeunes,de la résidence Joséphine Baker, pour la transformer en Résidence Jeunes Actif à deux mois de son ouverture. Cette situation est désastreuse, tant pour les jeunes que pour l’association Cap’ Habitat Jeunes. Cela reflète également la méconnaissance des décideurs publics et politiques sur les différents types de résidences sociales et leurs impacts sur le territoire. Face à ces circonstances, nous ne pouvions rester en retrait de cette situation qui affecte notre réseau. Vous trouverez ci-dessous un communiqué de l’UNHAJ et de l’URHAJ Nouvelle-Aquitaine en soutien à notre adhérent Cap’ Habitat Jeunes.
Avant de plonger dans ce communiqué, voici ce que vous devez savoir !
Qu’est-ce qu’une Résidence Sociale Jeunes Actifs (RS-JA) et qu’est-ce qu’une Résidence Sociale Foyer de Jeunes Travailleurs (RS-FJT / Habitat Jeunes) ?
Le modèle Habitat Jeunes est une résidence qui possède l’agrément FJT, garantissant ainsi un accompagnement complet des résidents âgés de 16 à 30 ans pour les aider à s’émanciper et à s’intégrer pleinement dans la société. L’accompagnement des jeunes dans leur parcours résidentiel prend différentes formes, qu’il soit individuel ou collectif, incluant une aide administrative, un accès à la culture, aux soins, aux droits et à l’insertion vers l’emploi. Les RS-JA, en revanche, ne proposent pas d’accompagnement, excluant ainsi les mineurs et les jeunes ayant besoin de soutien de ce type de logement.
À première vue, le projet Habitat Jeunes semble plus adéquat pour les jeunes parfois en situation de fragilité. Mais pourquoi les décideurs optent-ils de plus en plus pour les résidences RS-JA au détriment du projet Habitat Jeunes ? La réponse est évidente : le coût. En effet, l’absence d’accompagnement entraîne une réduction de personnel, rendant cette solution économique mais ne répondant pas aux besoins réels des territoires. Pour plus de détails, vous trouverez en bas de cet article un tableau récapitulatif des avantages du modèle FJT.
Que s’est-il passé pour la résidence Joséphine Baker à Niort ?
En 2018, l’association Cap’ Habitat Jeunes (anciennement L’Escale) a réalisé une étude sur les besoins en logement du territoire et a participé au montage technique et financier du projet Habitat Jeunes. Après six ans de travail, la situation a pris un tournant dramatique le 3 juin dernier lorsque la SEMIE (Société d’Économie Mixte Immobilière) a décidé de gérer elle-même l’établissement, évinçant l’association Cap’ Habitat Jeunes. Cette dernière devait relocaliser ses résidents dans cet établissement neuf, en vue de la fermeture de la résidence de La Roulière le 31 décembre 2024 et de la démolition de la résidence L’Atlantique prévue pour 2025. En plus de ce revirement de situation, le projet de résidence Habitat Jeunes, avec son taux d’accompagnement élevé, laisse place à une résidence sociale jeunes actifs avec un accompagnement très « Low-Cost ». C’est un désastre pour l’association qui se retrouve menacée de fermeture, sans solution pour reloger la soixantaine de jeunes qu’elle accueille actuellement.
Marianne Auffret, directrice générale de l’UNHAJ, ainsi que Nicolas Huot et Lotfi Omar, représentants de l’URHAJ Nouvelle-Aquitaine, sont venus soutenir Cap’ Habitat Jeunes lors de leur Assemblée Générale en présence des décideurs publics. Vêtue de noir en signe de deuil face à la fermeture prochaine de leur résidence, l’équipe et des jeunes de La Roulière ont exprimé leur désaccord. Au-delà de leurs emplois menacés, les professionnels s’inquiètent pour leurs résidents qui ne rempliront pas tous les critères de cette nouvelle résidence qui privilégiera un public avec des ressources plus stables et une plus grande autonomie. Olivier Poiraud, vice-président du conseil départemental, s’inquiète de cette situation qui met en péril les jeunes de l’aide sociale à l’enfance actuellement hébergés dans cette résidence. L’Agglomération Niortaise soutient quant à elle la décision de la SEMIE, qu’ils jugent nécessaire pour soutenir un bailleur en déficit chronique, contribuant à ce changement de situation.
Cette intervention n’a pas manqué d’animer le débat face à ce manque de conscience et de connaissance des résidences sociales. La convention excluant Cap’ Habitat Jeunes ayant été signée en préfecture la veille de cette Assemblée Générale.
Une réunion est programmée pour le 3 juillet entre les financeurs du projet, elle intervient bien tardivement mais sait-on jamais, si les parties prenantes se réunissent et discutent, une solution pourrait encore être trouvée.
Nous espérons qu’en mettant en lumière ce triste changement de situation, la reconnaissance du modèle Habitat Jeunes face aux RS-JA saura mieux prévenir et éviter à d’autres résidences de subir le même sort. Malgré tout, Cap’ Habitat Jeunes ne lâche rien et continue sa mobilisation.
COMMUNIQUÉ UNHAJ & URHAJ NA
DIFFÉRENCES ENTRE RS-FJT et RSJA
NOS MISSIONS D’ACCOMPAGNEMENT EN DÉVELOPPEMENT DE L’HABITAT